Pemphigoïde gravidique : étude prospective de 16 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La pemphigoïde gravidique (PG) est une dermatose bulleuse sous épidermique, survenant au cours de la grossesse, rarement en post-partum et exceptionnellement en post-abortum.
Nous rapportons une étude prospective de 16 cas, afin d’en déduire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, immunopathologiques, thérapeutiques, ainsi que l’évolutivité de cette pathologie.
Patientes et méthodes |
Étude prospective incluant tous les cas de PG diagnostiqués entre 2010 et 2014. Les critères d’inclusion étaient cliniques, histopathologiques et immunopathologiques.
Résultats |
Nous avons retenu 16 patientes, 12 multipares et 4 primipares, l’âge moyen était de 30,43ans (17-49).
Le début de la maladie se faisait dans 43,7 % des cas au 3e trimestre et dans 25 % des cas au 2e trimestre, avec trois cas de début en post-partum et un cas en post-abortum. Toutes les patientes présentaient des papules urticariennes ; les vésiculo-bulles étaient trouvées dans 85,7 %, les pseudococardes et les pustules dans 37,5 %. Le début se faisait en péri-ombilical dans 62,5 % ; le visage n’était atteint que dans deux cas, sans atteinte des muqueuses.
L’histologie objectivait dans tous les cas un décollement sous épidermique et l’IFD réalisée dans 8 cas objectivait chez 6 patientes un dépôt linéaire de C3 le long de la jonction dermo-épidermique.
Une patiente avait une hypercalcémie de découverte fortuite dont le bilan étiologique a mis en évidence une hyperparathyroïdie primaire.
Toutes nos patientes étaient traitées par dermocorticoïdes de classe très forte à raison de 30g/j. Aucune exacerbation en post-partum n’a été notée, avec un seul cas de récidive lors d’une grossesse ultérieure.
Concernant le pronostic fœtal, on a recensé deux cas de prématurité et un cas de mort fœtale in utero. Une patiente avait une grossesse molaire compliquée d’un choriocarcinome.
Discussion |
La PG est une dermatose bulleuse sous épidermique, survenant au cours de la grossesse, rarement en post-partum, son incidence étant évaluée entre 1/20 000 à 1/50 000 grossesses. Comme dans notre étude, elle touche davantage les multipares que les primipares, au cours du deuxième ou troisième trimestre. Cliniquement, c’est une dermatose prurigineuse constituée de papules urticariennes, de cocardes, surmontées de vésicules et de bulles. Le début de l’éruption se fait le plus souvent en péri-ombilical et on note un respect du visage et des muqueuses.
Nos données rejoignent celles de la littérature, avec comme particularité la survenue de la PG en post-abortum en association avec un choriocarcinome et l’atteinte du visage dans 2 cas.
Dans notre série, aucune exacerbation en post-partum n’a été notée, probablement en rapport avec le maintien des dermocorticoïdes durant cette période.
Conclusion |
Toutes nos patientes ont bien évolué sous dermocorticoïdes de classe très forte, même en cas de lésions étendues, suggérant ainsi leur utilisation en première intention, évitant le recours à la corticothérapie orale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose bulleuse auto-immune, Dermocorticoïdes, Grossesse
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S516 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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